Ceux qui ignoraient encore qu'une grève perturbait Air France et Air
Inter elle a pris fin hier soir au bout de 48 heures ont été affranchis. Mercredi soir, la direction du groupe a décidé de prendre le public à témoin en interrompant la campagne de pub télévisée consacrée aux nouveaux produits long-courriers d'Air France pour la remplacer par un spot inhabituel (lire aussi page 37). Un seul message, récité en voix off, sur fond de ciel bleu: «Cet écran publicitaire aurait dû être consacré à la présentation des nouvelles cabines et du nouveau service long-courrier d'Air France. (...) Malheureusement, deux syndicats du personnel navigant commercial ont décidé de déclencher une grève. S'adapter ou mourir, l'immense majorité du personnel d'Air France a répondu: vivre.» Sous-entendu: désolés, ce n'est pas notre faute, c'est une poignée de trublions qui sème la pagaille.
Effet boomerang garanti. Hier, dans les couloirs des compagnies ou sur les pistes d'aéroports, on ne parlait plus que de «ça». Les syndicats d'Air France et d'Air Inter n'avaient pas de mots assez durs pour condamner cette initiative: «Provocation»... «déballage public»... «méthode méprisable»... «faillite sociale»... «atteinte grave au droit de grève». Si Christian Blanc, PDG des deux compagnies, avait voulu souder les syndicats entre eux, il ne s'y serait pas pris autrement. Tous les syndicats sont montés au créneau, y compris les représentants du personnel au sol, silencieux jusqu'ici. «C'est une maladress