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Point de vue Le budget: beaucoup de bruit pour rien?

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publié le 2 octobre 1995 à 9h41

On hausse le Smic, on baisse les charges, on hausse la TVA, on baisse les exonérations sur l'épargne. Résultat: tout le monde est mécontent. «Je ne vois pas comment je vais mobiliser les entreprises pour créer des emplois», dit Jean Gandois; «une politique austère, plus destinée à satisfaire les marchés financiers», selon FO; et pour l'Europe, qui ne s'exprime pas mais qui se fait entendre sur les marchés des changes, la crainte est forte que le budget ne permette pas de tenir le déficit de 3% prévu pour 1997. Dans ce concert de protestations, le gouvernement trouvera peut-être motif à satisfaction: chacun est mis à contribution de l'effort général. Voyons ce qu'il en est au juste.

Chacun connaît l'extraordinaire hausse des prélèvements obligatoires advenue depuis les années 70. En 1973, les prélèvements s'élevaient à 34% du PIB; en 1983, ils atteignaient 44% du PIB. Giscard d'Estaing disait, pendant la campagne de 1974, que la France passerait au socialisme si les prélèvements dépassaient 40%. Nous y sommes, et par sa faute si l'on peut dire, puisqu'il a quitté le pouvoir, en 1981, en laissant un taux de 41%.

La hausse des cotisations sociales ne produit pas nécessairement une hausse du coût du travail. Pour les salariés les mieux payés, la hausse des prélèvements a entraîné une baisse de leur rémunération nette. Pendant ce temps, sous l'effet conjugué des cotisations et du Smic, les salaires bruts des ouvriers non qualifiés augmentaient relativement à la moyenne. Moyennant q