La balade imprudente du candidat Chirac devant l'usine Chausson à
Creil aura au moins contraint Peugeot et Renault à cesser la guerre juridico-médiatique qu'ils se livrait depuis deux ans autour d'une filiale en redressement judiciaire. Le 10 février, Jacques Chirac fait la tournée des popotes électorales. A Creil (Oise), il déclare, très sûr de son fait: «Je m'oppose à la fermeture de l'usine de Creil, qui serait un drame pour le personnel, mais aussi un drame pour la région. Il ne peut y avoir de plan social qui coûterait trop cher. De ce fait, je ne vois que deux solutions: une réindustrialisation complète du site ou une incorporation de Chausson dans Renault et Peugeot.» Les syndicats, prudents, font tourner les Caméscope. Si l'homme devient président de la République, on pourra toujours lui envoyer une cassette.
Et voilà comment Yves Galland, ministre de l'Industrie, s'est retrouvé avec un gros dossier cactus: Chausson avec ses deux actionnaires Renault et Peugeot. Depuis des mois, Jacques Calvet refusait de se pencher sur le dossier. Pour le président de Peugeot, le gestionnaire de fait s'appelait Renault, il n'était pas question d'assumer ce qu'il considérait comme les erreurs du passé. Pas un sou pour Chausson donc. Renault, de son côté, avait bien promis de reprendre les ateliers d'emboutissage de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), mais n'avait nulle solution pour Creil et ses lignes d'assemblage.
Dimanche soir, enfin, les deux camps sont parvenus à un accord, au ministèr