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Libération

La réforme d'Air France mal ficelée, selon les sages.

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Leur rapport égratigne les syndicats comme la direction.
publié le 3 octobre 1995 à 9h39

Après les conflits à répétition, Air France expérimente la

conciliation par sages interposés. Une première grève des personnels navigants commerciaux (PNC) en juillet, une autre le 13 septembre, une autre encore la semaine dernière; pour sortir de l'impasse, la direction avait confié une mission à trois administrateurs (Georges Beauchamp, vice-président du Conseil économique et social, Jean-François Dehecq, président de Sanofi, et Simon Nora, président de Lehman Brothers) rebaptisés sages pour l'occasion. Le conseil d'administration a examiné les conclusions du rapport du comité qui devait «vérifier la pertinence» de la réforme proposée au PNC et se prononcer sur l'audit mené par le cabinet allemand Berger et comparant les performances des hôtesses et des stewards d'Air France, d'Air Inter à ceux de la Lufthansa. Les sages n'ont pas ménagé leurs observations. Le rapport contient une pierre dans le camp de la direction, une autre dans celui des syndicats.

Pour ces derniers, la comparaison des coûts entre les équipages d'Air France et de Lufthansa, qui avait provoqué la colère des hôtesses et des stewards français, est validée. «L'analyse des travaux du cabinet Roland Berger ne nous conduit pas à remettre en cause l'ordre de grandeur d'un écart de 45% des coûts unitaires du PNC d'Air France par rapport à celui de Lufthansa. Hors effets structurels (...), l'écart atteint au moins 35%.»

Dans celui de la direction ensuite. Concernant les efforts de productivité demandés (30% pour l