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Libération

La Cour des comptes se soucie du social. Le rapport 1995 sur les paniers percés de l'administration a été rendu public hier.

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publié le 5 octobre 1995 à 9h35

Comme chaque année à la même époque, l'institution de la rue Cambon

présidée par Pierre Joxe vient de mettre sous presse sa dernière récolte. Hier, son rapport de 471 pages sur les vicissitudes de l'administration française a été communiqué à la presse.

Le rapport comporte un mélange assez équilibré de trois genres différents. D'abord, nouveauté, les sujets sociaux, très sensibles dans le contexte social actuel: politique de la ville, RMI, aides de l'Etat pour l'emploi. La Cour des Comptes en dénonce abus et incohérences. Ce faisant, elle sait qu'elle prend le risque de mettre en cause des choix politiques, au nom d'une logique purement comptable. Ce qui n'est évidemment pas de son ressort, comme l'un de ses membres le rappelait hier.

Une deuxième catégorie est constituée des dossiers de moindre importance, souvent plus croustillants. Par exemple, on découvre que le ministère de l'Industrie verse régulièrement plusieurs millions de francs à d'obscures associations pour des résultats aléatoires, au mieux. Ainsi, le président de l'Union pour le financement des industries exportatrices (sic) «utilisait à des fins personnelles une partie de la subvention versée par le ministère», dit le rapport.

Autre cas cité: les activités commerciales de la Documentation française, qui paraissent mal maîtrisées. Dépendant de l'Etat, la Documentation française avait publié un Fascicule d'évaluation de l'épreuve du Permis B. Sujet visiblement peu vendeur: sur 80.000 exemplaires tirés, 75.000 ont f