25 milliards de francs, c'est la perte que devrait accuser le groupe

français Alcatel Alsthom pour l'année 1996. Un record, toutes catégories confondues sur le sol français, la barre des 10 milliards de francs de pertes n'ayant été franchie qu'à de rares reprises par le passé (Renault a perdu 12,4 milliards en 1984 et le Crédit Lyonnais risque d'en perdre une centaine sur X années). Ce chiffre que nous avions indiqué (Libération du 29 septembre) a été cette fois-ci officialisé par la source la plus sûre de la maison: son président. Serge Tchuruk faisait hier un passage obligé au Salon Télécom 95 de Genève, et a répondu un tantinet agacé aux journalistes. Il avait, en effet, clairement laissé entendre lors de la présentation de ses résultats semestriels que 1995 serait annus horribilis. En annonçant une perte nette de 1,2 milliard pour le premier semestre, il avait parlé de provisions de restructuration de l'ordre de 10 à 12 milliards de francs, et autant de dépréciation d'actifs, pour l'exercice en cours.

Voilà donc le grand nettoyage censé préparer les années à venir. Et toujours selon Serge Tchuruk, le groupe retrouvera un bénéfice «substantiel» en 1997, pour devenir très profitable en 1998. En outre, Alcatel Alsthom doit procéder à quelque 10 milliards de francs de cessions sur deux ans. Il est probable que la Générale occidentale, le pôle média, soit affectée par ce plan. Serge Tchuruk a réaffirmé que le groupe ne souhaitait plus investir dans les métiers de ce genre. Il a