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Libération
Interview

Marc Viénot: «trop de banques en France»Pour le patron de la Société générale, l'Etat ne doit plus entraver la sélection naturelle.

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publié le 6 octobre 1995 à 9h32

Quand les intérêts du «citoyen» rejoignent ceux de l'homme

d'affaires avisé, Marc Viénot, président de la Société générale, est en première ligne. Rien ne lui échappe, du «scandale» du Crédit Lyonnais aux aménagements nécessaires pour un meilleur gouvernement d'entreprise. Avec son franc-parler habituel, il n'hésite pas à critiquer un Etat qu'il juge trop envahissant et dont il n'attend, à vrai dire, pas grand-chose. Entretien.

Allez-vous continuer à critiquer le plan de sauvetage du Crédit Lyonnais?

Oui, dans la mesure où cela sert à quelque chose. Je ne suis pas un maniaque qui ferait une fixation sur le Crédit Lyonnais, mais je militerai jusqu'au bout pour que sa survie se fasse à un coût minimal. Il est tout de même extravagant qu'il n'y ait jamais eu d'audit indépendant de cette banque qui a coûté 100 milliards de francs à la collectivité.

Auriez-vous préféré la disparition pure et simple du Crédit Lyonnais? Non, car je pense que cette banque est trop grosse pour tomber sans entraîner des dégâts importants sur le voisinage. Mais je persiste à penser que la méthode adoptée pour le renflouement est la mauvaise. Les politiques ont eu trop peur d'ouvrir la boîte de Pandore. Dans cette histoire, tout le monde est complice et peu de gens ont vraiment fait leur travail.

A qui pensez-vous? Au hasard, l'actionnaire, la Commission bancaire, les administrateurs...

Il y a trop de banques en France?

Oui, et surtout trop de banques assistées, soutenues à bout de bras par l'Etat. Il faut