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Libération

Decryptage. Vasseur sème à tous vents

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publié le 7 octobre 1995 à 9h29

«Je vais mettre un terme à la politique des effets d'annonce», nous

déclarait Philippe Vasseur, ministre de l'Agriculture, quelques semaines après sa nomination. Cette bonne intention, destinée à rompre avec la pratique de l'arrosage financier des campagnes au premier froncement de sourcils des agriculteurs, semble avoir fait long feu.

Hier, les services du ministère annonçaient ainsi l'octroi d'une majoration de 75 francs de la prime à la brebis dans les zones défavorisées de montagne. Mi-septembre, le ministre se félicitait devant les viticulteurs du Languedoc-Roussillon de pouvoir leur décerner une aide de 270 francs par hectare «pour stimuler les efforts entrepris en faveur de la qualité». Deux jours plus tôt, il rappelait que «l'Etat s'était engagé à verser 110 millions de francs par an» pour la mise aux normes des bâtiments d'élevage.

Fin août, il débloquait près de 1,2 milliard de francs pour les producteurs de fruits et légumes et les éleveurs bovins «victimes des fluctuations monétaires en Europe». Auparavant, il avait revalorisé de 240 francs la prime à la vache allaitante dans les zones défavorisées. Pire, fin juin, le ministre avait cautionné le versement de 13 millions de francs de cadeaux aux éleveurs de vaches de Haute-Corse, pourtant convaincus de fraude massive par les enquêteurs de Bruxelles.

Ces «non-effets d'annonce» s'accompagnent d'une augmentation de 2% de l'ensemble des concours publics à l'agriculture ­ nationaux et européens ­ qui se montent à près de