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Libération

Lyonnais: un rapport pour rienLa Cour des comptes a soigneusement évité les détails qui fâchent.

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publié le 12 octobre 1995 à 9h23

«Pas question de s'installer à Moscou, nous irons à

Saint-Pétersbourg, c'est une plus belle ville.» Voilà une des dernières perles que l'on attribue à Jean-Yves Haberer, ex-président du Crédit Lyonnais, quand la Russie s'ouvrait à l'Occident. Et pourtant, pour une grande banque internationale, c'était bien à Moscou qu'il fallait s'installer. Qu'importe, Jean-Yves Haberer aimait les belles pierres et les grands tableaux. Les travaux d'aménagement et de décoration d'un bâtiment situé sur la perspective Newski sont revenus à 35.000 francs le mètre. C'est bien le moins quand on sait que les gravures étaient achetées à New York et que certains meubles provenaient du Louvre des antiquaires à Paris. Coût total: 180 millions de francs. Résultat: fin 1993, 51 comptes étaient ouverts. Et la filiale pétersbourgeoise affichait déjà 30 millions de pertes. Voilà, c'est à peu près la seule information nouvelle que l'on découvrira en lisant le rapport de la Cour des comptes sur les activités du Crédit Lyonnais de 1987 à 1993.

Un rapport tellement expurgé qu'il en a perdu tout son intérêt. Et pourtant, le prérapport, que l'on appelle rue Cambon le «rapport jaune» (Libération du 21 mars et sq.), fourmillait d'informations, même si certaines étaient fausses ou encore invérifiées. Un seul exemple: le «rapport jaune» sur la filiale Altus représentait, toutes notes comprises, plusieurs centaines de pages, une partie des réponses d'Altus comprises. A l'arrivée, on ne retrouve plus que six pages et