Attention, bouleversement. Un énorme groupe américain, GE Capital,
s'installe sur le marché du crédit à la consommation français. Par la grande porte: il s'apprête à racheter pour 7,7 milliards de francs la Sovac, numéro deux sur ce marché derrière Cetelem (groupe Paribas) et devant Sofinco (groupe Suez). La Sovac est également présente dans le crédit à l'immobilier, l'affacturage, et le financement aux entreprises.
Elégant vis-à-vis des actionnaires, l'Américain lance une OPA (offre publique d'achat) au prix de 610 francs par action. A la veille de l'OPA, la valeur cotait 364 francs, soit une bonne culbute (+68%) pour les petits porteurs. Et pour les gros, aussi: la banque d'affaires Lazard, via ses holdings Eurafrance et Gaz et Eaux, détient depuis longtemps 62% de la Sovac, et peut donc empocher une bonne plus-value.
Dans le paysage du crédit, la poule aux oeufs d'or est le crédit à la consommation. Mais pas pour tout le monde. Les grandes banques de dépôt ont toujours mal exploité cette poule-là, confondant un client qui a un compte en banque nourri et un client qui rembourse ses dettes. Ils ont presque tous monté des filiales spécialisées, soldées rapidement à coups de centaines de millions de pertes (Crédit agricole et Société générale entre autres).
A l'inverse, quelques sociétés spécialisées, dont la Sovac, ont développé à l'aide de logiciels made in USA des méthodes de «scoring» redoutables. A travers des grilles de plus en plus fines, les chargés de clientèle arrivent