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Libération
Interview

Syndicalisme, rencontre de lutteurs. Une cégétiste néophyte et un militant chevronné échangent leurs expériences.

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publié le 14 octobre 1995 à 9h17

Le Havre, de notre correspondante

A Honfleur, une ouvrière s'initie au militantisme dans l'usine japonaise d'Akaï où des débrayages on commencé. La rumeur court, parmi les 492 salariés, d'une fermeture totale en 1996, malgré la première vague de 155 licenciements début 1995.

Au Havre, un chevronné du syndicalisme vient de signer la fin de deux années de conflit au sein de l'usine de GEC-Alsthom. Mais mercredi et jeudi, les ouvriers ont observé deux jours de grève contre le blocage des augmentations individuelles.

L'engagement syndical. A 24 ans, quand elle fait partie des cinquante premières ouvrières embauchées dans l'usine ultra-moderne d'Akaï, inaugurée en grande pompe en septembre 1982 à Honfleur (Calvados), Nathalie Mazure ignore tout du syndicalisme. Dans sa famille, on travaille dès l'âge de 16 ans, c'est de tradition, et Nathalie a déjà derrière elle des années de ménage «dans des maisons bourgeoises». Elle assemble désormais les magnétoscopes à deux têtes de lecture sur les lignes de montage de l'usine. Le syndicalisme? «Ici, chez Akaï, ça a toujours été un mot tabou. Deux salariés ont voulu se syndiquer chez Canon, juste à côté. Ils ont été licenciés peu de temps après. Le directeur parlait de ses filles, nous disait meilleures que les Japonaises et on frappait à la porte de son bureau toujours ouvert, pour discuter du moindre problème.»

Paternalisme et management participatif, cercles de qualité et rentabilité au quotidien sur fond musical, 70% des salariés sont des f