«Bon, alors vous ne pensez pas qu'une place puisse se libérer?» A
l'antenne ANPE-Vendanges de Colmar, trois routards viennent de faire chou blanc. Après les vendanges en Beaujolais, ils pensaient terminer la saison en Alsace. L'affaire paraissait facile, plusieurs radios assuraient que la main-d'oeuvre manquait dans la région. «Il est vrai qu'à l'approche des premières vendanges, celles du crémant, il restait un nombre inhabituel d'offres d'emploi non satisfaites», reconnaît Simone Kieffer, chargée des questions sociales à l'AVA, l'Association des viticulteurs d'Alsace, qui regroupe 7.000 vignerons au sein de 99 syndicats viticoles locaux. «Mais tout est très vite rentré dans l'ordre après la publication d'un article dans la presse régionale», poursuit-elle.
Il n'en reste pas moins que début octobre, à quinze jours de l'ouverture des vendanges, il manquait environ 450 vendangeurs, soit près de 15% des effectifs saisonniers du seul département du Haut-Rhin. L'Alsace, où la vendange est encore très peu mécanisée, mobilise chaque automne environ 14.000 personnes dont près d'un tiers sont des saisonniers, retraités, étudiants, proches des vignerons, mais aussi fonctionnaires. En particulier, les aviateurs de la base aérienne de Meyenheim jouissent d'une flatteuse réputation à travers le vignoble. Mais cette année, les pouvoirs publics ont lancé des consignes de rigueur dans les administrations sur le thème de la solidarité en rappelant que les fonctionnaires, bénéficiant de la g