Le mois prochain, si tout va bien, Pechiney aura éliminé son
concurrent le plus sérieux, Renault, dans la course à la privatisation. C'est du moins ce que laisse entendre Yves Galland, le ministre de l'Industrie, dans un entretien paru hier dans le quotidien économique les Echos: «Matériellement, il est vraisemblable que Pechiney passera avant Renault.» Le ministre ne s'est pas contenté de préciser le calendrier le mois de novembre il a apporté sur le plateau son petit hommage personnel à «une entreprise dont le président a défini une politique dynamique». Or, le président en question Jean-Pierre Rodier fait exactement de l'anti-Gandois. Là où son prédécesseur, aujourd'hui à la tête du CNPF, bâtissait à coups d'endettement un groupe diversifié, avec notamment le rachat du groupe américain d'emballage ANC en 1988, Jean-Pierre Rodier vend à l'encan tout ce qu'il peut (son emballage verre à Saint-Gobain, son activité boîte alimentaire à Sligan, sa participation dans Carbone-Lorraine à Paribas, etc.). Dernière cession en date, pour 4,4 milliards de francs: celle de Howmet, filiale spécialisée dans les ailettes des réacteurs d'avion, ô combien rentable mais trop éloignée du coeur tout-aluminium produit brut et emballage. S'il fallait vendre les bijoux de famille... Jean-Pierre Rodier le ferait. Et peut-être l'a-t-il fait.
En quinze mois, depuis son arrivée au mois de juillet 1994, le patron du numéro trois mondial de l'aluminium a vendu 10 milliards de francs d'actifs. Qu