Le transport aérien français s'est trouvé un agitateur de choix:
Lotfi Belhassine, le président d'Air Liberté, ne calcule pas ses efforts pour se tailler une vraie place dans un ciel hexagonal si peu accueillant pour les «privés». Hier classée dans la catégorie «petite compagnie charter», Air Liberté, aujourd'hui transporteur régulier au départ d'Orly vers Toulouse, Strasbourg ou Bordeaux, est une candidate déterminée au rachat d'AOM, la filiale aérienne privée du Crédit Lyonnais. Cette dernière est pour l'instant casée dans le Consortium de réalisation (CDR), la structure de cantonnement chargée de vendre les actifs de la banque publique. Peu importe l'opposition farouche de Marc Rochet, le PDG d'AOM, ou les réserves de Michel Rouger, nommé à la tête du CDR du Lyonnais: le patron d'Air Liberté ne pense qu'au grand pôle aérien privé qui naîtrait du rapprochement.
Michel Rouger a voulu calmer ses ardeurs: «AOM n'est pas à vendre pour l'instant, a-t-il déclaré en début de semaine. Nous avons trois ans pour cela, et nous devons d'abord mesurer ce qu'elle vaut en termes de patrimoine.» D'autres auraient compris que cette cession n'est pas une priorité dans l'océan des actifs du Lyonnais mis à la vente. Pas Belhassine. Pour le patron d'Air Liberté, cette déclaration constitue tout au contraire une invitation à la négociation: «Si le vendeur demande du temps, c'est seulement qu'il souhaite être libéré de toute pression, et c'est bien normal», explique Lotfi Belhassine. Les pressions