Le premier coup de feu a été tiré à l'ouest. Annoncée mercredi, la
proposition de la Wells Fargo Bank de San Francisco de fusionner avec la First Interstate Bancorp, sa voisine de Los Angeles, a été accueillie comme une déclaration de guerre par le management de la cible.
Financé par un échange d'actions qui la valoriserait à 11 milliards de dollars (55 milliards de francs), ce mariage donnerait naissance à un nouveau géant bancaire: la huitième banque des Etats-Unis, née de l'addition des 255 milliards de francs de la Wells Fargo et des 280 milliards de francs de la First Interstate. Et si l'opération réussit, la Wells Fargo-First Interstate pourra revendiquer 9,6 millions de clients et 46.000 employés. Surtout, la First Interstate apporterait à Wells Fargo, seulement implantée en Californie, un réseau présent dans une douzaine d'autres Etats de l'ouest des Etats-Unis. En outre, si elle se confirme, cette fusion serait la deuxième au palmarès de l'histoire bancaire américaine. Le mariage de la Chase Manhattan avec la Chemical Bank à New York, en août, figurant en tête du classement.
Cependant, à la différence de ce qui s'était produit avec Chase et Chemical, les échanges d'amabilités, cette fois, se sont limités au strict minimum. Annoncée à San Francisco par Paul Hazen, le patron de la Wells Fargo, l'offre de fusion a été mise sur la place publique en raison de la «lenteur» des négociations en cours entre les deux entreprises. Une décision aussitôt qualifiée par William Siart