Les surprises sont toujours à craindre à la SNCF. Alors que la grève
des cheminots a largement perturbé hier le trafic ferroviaire, surtout en Ile-de-France, le conseil d'administration de la SNCF a entériné dans la même journée la modification annoncée de son cahier des charges. Une initiative jugée «inadmissible» par les syndicats de cheminots (CGT, CFDT, FO et FGAAC) qui justifiaient ainsi leur deuxième arrêt de travail en quinze jours. La mobilisation n'était cependant pas aussi forte que le mouvement du 10 octobre.
Cette transformation de la charte de l'entreprise publique est jugée «anodine» par la direction. Moins anodine est la perte du groupe en 1995, également annoncée hier. Elle s'élèvera au-delà des plus mauvaises prévisions. Hier, le président de la SNCF a en effet déclaré à ses administrateurs qu'elle serait comprise «entre 11 et 12 milliards de francs» (contre 8,2 milliards en 1994). Jean Bergougnoux a ainsi expliqué que le rythme de croissance de l'activité «enregistrait un certain ralentissement depuis l'été» et constaté que le poids des charges financières pourrait être supérieur à 14 milliards.
Ces derniers chiffres ne manqueront pas d'alourdir l'atmosphère, alors que commence ce matin la première table ronde syndicats-direction sur les orientations du futur contrat de plan quinquennal Etat-SNCF. Face à des organisations qui rejettent radicalement toute mesure de redressement pour diminuer les charges, la direction expliquera certainement que la dégradation c