New York, envoyé spécial
Un gigantesque contrat entre l'Arabie Saoudite, Boeing et McDonnell Douglas devrait être bientôt formellement présenté à Bill Clinton par le ministre saoudien de la Défense. Ce contrat qui aurait été signé au début de la semaine est évalué à environ 6 milliards de dollars (30 milliards de francs) et constitue l'exemple récent le plus spectaculaire de l'utilisation de l'appareil diplomatique des États-Unis au service des entreprises américaines. Annoncé par le président Clinton lui-même en février 1994, ce contrat était apparu à tous les observateurs comme le prix payé par les Saoudiens pour la protection militaire des États-Unis dans la guerre du Golfe. Alors que les détails de la commande le renouvellement de la flotte de la compagnie aérienne nationale restait encore à définir, la seule information concrète qui avait alors été rendue publique était l'accord des Saoudiens pour exclure les Européens c'est-à-dire Airbus de l'appel d'offres. Le seul suspens portait sur la part respective qui allait revenir à Boeing et à McDonnell Douglas. Les arbitrages ont finalement eu lieu cette année: la commande porterait sur 5 Boeing 747, 23 Boeing 777, 29 MD-90 et 4 MD-11 de McDonnell Douglas.
Pour les constructeurs américains, la nouvelle ne pouvait pas mieux tomber. Boeing, qui a présenté hier des résultats en hausse de 22% au troisième trimestre, doit faire face depuis le 6 octobre à une grève qui paralyse en partie sa production. Ceci alors que, faute de