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Libération

Arthuis titille la Banque de France sur les tauxLe ministre des Finances réclame une baisse rapide.

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publié le 30 octobre 1995 à 8h51

Jean Arthuis a eu un week-end bien rempli. Une fois, deux fois,

trois fois, le ministre de l'Economie et des Finances a répété que toutes les conditions d'une baisse rapide des taux d'intérêts étaient réunies. Samedi sur LCI, la chaîne d'info filiale de TF1, il démarre: «J'ai confiance et je pense que les taux vont baisser assez rapidement.» Prudent, le ministre se défend de dicter sa ligne de conduite au Conseil de la politique monétaire: «Je ne veux pas le dire en me rendant suspect d'exercer une pression sur la Banque de France, mais les conditions n'ont jamais été aussi favorables puisque, pour une fois, la politique est fondée sur la réalité et non pas sur une virtualité.» Sous-entendu, jeudi soir Jacques Chirac a recadré la politique économique du gouvernement, les inquiétudes doivent se dissiper et les taux peuvent baisser.

Au passage, Jean Arthuis s'est risqué à un glissement sémantique que les marchés financiers guettaient avec concupiscence. Oubliant le franc fort, il a préféré parler du franc stable. Samedi toujours, devant la section européenne de la Commission trilatérale, le locataire de Bercy a été plus précis en se déclarant «un adepte du franc stable. Je n'ai pas dit franc fort». Ce matin, les traders apprécieront la nuance. Là encore il a plaidé pour une baisse des taux avant d'assurer: «Les relations entre le gouvernement et la Banque de France sont sereines et excellentes, chacun est bien à sa place.»

Dimanche sur France 2, le ministre s'est fait plus pres