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Libération

Avis de tempête sur Air FranceL'échec de la concertation risque de raviver la fièvre sociale.

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publié le 30 octobre 1995 à 8h51

Après l'accalmie des dernières semaines, le conflit des hôtesses et

stewards d'Air France pourrait bien renaître cette semaine. Les syndicats du personnel navigant commercial (PNC), qui dénoncent «la poudre aux yeux d'une fausse concertation», ont convoqué une intersyndicale demain afin de décider «des modalités de l'action». En clair, d'une nouvelle grève.

La phase de négociations-rencontres, entamée début octobre après trois semaines de tensions et de conflits, est en effet terminée. Vendredi, au cours d'une ultime réunion, «empreinte de gravité», direction et syndicats se sont séparés sans être tombés d'accord. Pour réaliser 10% de productivité d'ici à la fin de 1996, Christian Blanc, PDG d'Air France, veut mettre en oeuvre sans plus tarder son plan de refonte de la profession. Ce plan prévoit 1.200 départs volontaires accompagnés d'embauches de jeunes à des conditions moins avantageuses qu'aujourd'hui (9.416 francs brut par mois les six premiers mois puis 10.000 francs brut au moment de leur titularisation contre 11.800 francs auparavant, soit une baisse de 8,4%). Ces conditions d'embauche «restent supérieures à celles d'autres compagnies françaises comme AOM ou Air Liberté», fait remarquer la direction. Pour les syndicats, SNPNC, Unac-CGC et CFDT, qui représentent la quasi-totalité des PNC d'Air France, c'est trop peu. Et l'instauration d'une «double échelle» de rémunération, inégale entre les futurs embauchés et le personnel en place, leur paraît inacceptable. «Au bout d