Menu
Libération
Analyse

Christian Blanc met le gouvernement au pied du mur. Pour l'instant, le PDG d'Air France a choisi l'affrontement. Mais jusqu'où Matignon le soutiendra-t-il?

Article réservé aux abonnés
publié le 8 novembre 1995 à 10h31

Les hôtesses et les stewards d'Air France organiseront-ils le

premier grand conflit social du gouvernement Juppé II? A 24 heures du déclenchement d'un mouvement de grève de trois jours (les 9, 10 et 11 novembre), le degré de tension entre les organisations de PNC (personnel navigant commercial) et la direction ne laisse plus aucune place à la moindre négociation. D'un côté, des syndicats d'hôtesses et de stewards paralysés dans leurs revendications corporatistes, bloqués dans le refus du plan de productivité de la compagnie. De l'autre, Christian Blanc, le président du groupe Air France, décidé à ne plus discuter de rien mais à imposer purement et simplement sa loi ­celle de la rentabilité­ si les syndicats ne retirent pas leur préavis de grève. «Il faut crever l'abcès», explique-t-on dans l'entourage du PDG.

Face à la menace d'un conflit dur, étalé sur la place publique avant même d'avoir commencé, l'attitude du gouvernement ­à peine remanié­ sera déterminante. Actuellement, le président d'Air France bénéficie plutôt du soutien de Matignon. Christian Blanc ne se serait d'ailleurs pas lancé dans une telle épreuve de force avec les PNC s'il n'avait obtenu au préalable l'aval d'Alain Juppé. «A plusieurs reprises nous avons expliqué au gouvernement que l'entreprise Air France ne pouvait en aucun cas échapper à un plan de productivité général, et je pense que nous avons été entendus», expliquait récemment le président du groupe. Fort d'un discours autoritaire et d'une menace de mo