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Libération

Air France: Christian Blanc en force

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publié le 14 novembre 1995 à 10h19

Epilogue? Christian Blanc teste son autorité et passe en force.

Après trois jours d'un conflit moyennement suivi par les hôtesses et les stewards ( 49,7% de participation selon la direction), le président d'Air France a annoncé hier son intention de mettre en application le plan de productivité contesté depuis des mois par les personnels navigants commerciaux (PNC). Au cours d'une réunion «technique et informative» avec les six organisations de PNC, le PDG a expliqué à ses interlocuteurs «que la grève n'avait pas rencontré un succès suffisant» et que cela lui permettait donc de réformer la profession: au programme 1.200 départs volontaires et l'embauche de jeunes à des salaires plus bas que ceux pratiqués actuellement.

«En décidant d'appeler à trois jours de grève (...), le SNPNC et l'Unac-CGC ont pris le risque de faire disparaître le Projet pour l'entreprise», déclare la direction. «Une majorité de navigants commerciaux ont décidé de ne pas les suivre: 50,3% d'entre eux ont choisi d'atteindre l'objectif d'amélioration de 30% de la productivité par le plan de départs et d'embauches.»

Utilisant le taux de participation à la grève comme le résultat d'un vote, tout se passe comme si la direction tirait une légitimité de la situation. Mais sans triomphalisme apparent. «Le fait qu'il y ait eu une majorité de non-grévistes n'est pas une victoire de la direction», conclut le communiqué. Et encore, «c'est une victoire des navigants commerciaux, c'est une victoire des salariés d'Air Fr