Six semaines de grève. Les visages des «nettoyeurs» du TGV
Atlantique, employés au dépôt des trains de Châtillon (Seine-Saint-Denis), sont tendus. Milouda pianote nerveusement sur la table. «Je ne demande pas la charité, encore moins une augmentation. Juste mon salaire actuel!» Depuis le 4 octobre, les salariés de TSI, entreprise sous-traitante de la SNCF, filiale de la Compagnie internationale des wagons-lits et du groupe Accor, ont cessé le travail pour s'opposer à la diminution de leurs horaires de travail. Sri Lankais, Africains, Maghrébins pour la plupart, ils travaillaient jusqu'ici à temps plein au nettoyage quotidien des rames, pour un salaire compris entre 5.600 et 6.400 francs net, prime de «rentabilité» de 115 francs comprise. Le 28 septembre, une lettre de leur employeur les prévient que 127 d'entre eux, sur 300, devront passer en temps partiel, de 16 à 30 heures par semaine, avec baisse de salaire proportionnelle. En cas de refus, ils seront licenciés.
Du plat de la main, Milouda lisse la note reçue à son domicile. A partir du 1er novembre, son emploi du temps devait être ramené à 130 heures en moyenne par mois contre 169 habituellement. «Ce n'est pas possible. Je ne pourrai plus payer mon loyer et élever mes quatre gosses», dit-elle. Le 6 octobre, nouveau courrier: TSI propose de négocier des aménagements, dans le cadre d'un plan social décidé sous la pression de la CFDT. Le nombre de salariés à temps partiel est ramenée à 86, et les plus de 55 ans en sont exclu