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Analyse

Les dividendes de la stratégie RodierPDG de Pechiney depuis juillet 1994, Jean-Pierre Rodier a réussi à réduire l'endettement du groupe en le recentrant sur l'aluminium.

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publié le 14 novembre 1995 à 10h19

La dernière de l'année, c'est Pechiney. Jusqu'au bout, l'incertitude

aura pesé sur l'ultime privatisation cru 1995. Ira? Ira pas? La question a été pesée, soupesée et retournée dans tous les sens, tant l'opération est apparue délicate. Non seulement Pechiney, spécialisé dans l'aluminium et l'emballage, n'a redressé ses comptes qu'in extremis (+658 millions de francs de bénéfices nets part du groupe au premier semestre 1995) après deux années de pertes consécutives, mais il dépend beaucoup du volatile marché de l'aluminium dont les cours sont fixés par les spéculateurs du London Metal Exchange (LME). De quoi y regarder donc à deux fois, malgré les appels pressants de ses dirigeants. «La privatisation de Pechiney est indispensable pour la bonne marche du groupe», affirmait, au cours de l'été 1993, Jean Gandois. Le PDG, devenu patron du CNPF, plaçait alors l'opération sous le signe de l'urgence. C'est finalement son successeur, Jean-Pierre Rodier, qui, deux ans et demi après, passe le cap. Non sans mal.

Lorsqu'il prend les rênes du groupe (58.000 salariés dans le monde), en juillet 1994, Jean-Pierre Rodier se trouve confronté à une situation difficile. Après avoir essuyé 980 millions de pertes en 1993, Pechiney affiche l'année suivante une ardoise de 3,7 milliards de francs pour un chiffre d'affaires de 70 milliards. Deux raisons expliquent ces mauvais résultats. D'une part, les cours de l'aluminium sont bien en dessous de la barre des 1.500 dollars (7.500 francs environ) la tonn