La meilleure nouvelle de l'année 94, c'est qu'elle est terminée»,
soupirait l'an dernier lors de la présentation des mauvais résultats annuels du parc à thèmes de Marne-la-Vallée. Un an plus tard, le président d'Euro Disney affiche sa satisfaction. Après deux années déplorables et un déficit cumulé de 7 milliards de francs depuis l'ouverture du site, Philippe Bourguignon vient d'annoncer un bénéfice de 114 millions de francs pour l'exercice clos au 30 septembre 1995. Un retour à l'équilibre atteint un an plus tôt que prévu.
Il y a encore dix-huit mois, les critiques pleuvaient «sur les gigantesques erreurs d'appréciation d'un groupe américain en Europe». On reprochait à Disney un investissement trop lourd (26 milliards de francs), un produit mal adapté à «l'esprit français», des tarifs d'entrée trop élevés, un mode de consommation décalé. Aujourd'hui, le bond spectaculaire de la fréquentation du site semble démentir au moins pour le moment les propos de tous ceux qui envisageaient peut-être un peu vite la fermeture du parc: en l'espace de douze mois, Disneyland Paris a accueilli 10,7 millions de visiteurs, soit 21,5% de plus que l'année précédente (8,8 millions de personnes).
«Nous avons dû régler plusieurs difficultés en même temps, plaide Philippe Bourguignon. Une difficulté structurelle d'abord, liée à un investissement extrêmement élevé. Un problème plus conjoncturel ensuite de mise en adéquation de notre produit à la clientèle.» Concrètement, cela signifie que l'équipe