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Libération

Berçy Expo, un bide de 2,2 milliards. Ingrédients: politique urbaine, spéculation, crise et... quelques platanes.

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publié le 20 novembre 1995 à 10h07

Vue sur Seine, à louer... désespérement. L'un des derniers projets

pharaoniques de la Ville de Paris, la partie «business» de la ZAC (zone d'aménagement concertée) de Bercy, est en panne. A peine deux tiers des 300.000 mètres carrés sont sortis de terre huit ans après le coup d'envoi, et les immeubles existants ne trouvent pas de locataires. Les promoteurs privés de l'opération, rassemblés dans la société Zeus, interface de la société d'économie mixte la Semaest, ont perdu au dernier comptage 2,2 milliards de francs (que se partagent le groupe Suez à 36%, la BNP, le Crédit foncier, le Crédit national à 19% chacun, et la Lyonnaise des eaux à 8%). Dire que le projet a la scoumoune tient de l'euphémisme tant les problèmes s'accumulent depuis 1987, date de son lancement.

Depuis 1980, la Ville de Paris réfléchit à l'avenir de cette gigantesque réserve foncière, où travaillent depuis des siècles les marchands de vin. Une fois évoquée, l'idée de transférer le Sentier et ses fabricants de vêtements sur place pour désengorger le centre de Paris, sera vite oubliée. Mais l'idée de créer un grand centre d'affaires dédié à un thème particulier sera conservée.

C'est un promoteur immobilier peu connu qui arrivera à convaincre et la Ville et les investisseurs privés de se lancer dans la grande aventure, celle du «mart»: une vitrine permanente de professionnels, un gigantesque show-room réservé aux secteur du vin et de l'alimentaire. Jean-Pierre Hennequet, c'est lui, s'appuie pour cela sur deu