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Libération

Méribel remonte ses mécaniques jusqu'au second marché boursier. Sur fond de polémique entre le département et des actionnaires privés.

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publié le 21 novembre 1995 à 10h04

Avec son inscription aujourd'hui au second marché de la Bourse, la

station de ski Méribel signe la paix des braves. Les acteurs, un Britannique superlibéral, un conseil général, celui de Savoie, et une filiale de la société publique la Caisse des dépôts. A l'origine du conflit, l'actionnaire anglais de la société des remontées mécaniques de la partie basse de la station de Méribel. Cette société (Meribel Alpina) est cotée en Bourse depuis des décennies, sur le marché hors cote, où il est difficile de céder des actions à cause du manque de liquidités. Sir Edward Tomkins, le British, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, actionnaire fidèle et thatchérien convaincu, apprend par la rumeur et les échos de la montagne, que Michel Barnier, président du conseil général de Savoie, s'intéresse de près à Méribel Alpina. De fait, le ministre aux Affaires européennes aurait fait savoir à plusieurs conseillers généraux qu'il fallait s'intéresser à la propriété des remontées mécaniques des stations de ski en Savoie. Ce poste représente environ 20% du chiffre d'affaires d'une station et, surtout, se signale comme l'épicentre de l'activité touristique. Qui tient les pylônes, tient la station.

Or, en décembre dernier, le principal actionnaire de Méribel, un fonds d'investissement belge, cède ses parts (il en détient 49%). La transaction s'effectue sans que le département en soit prévenu. Et l'acheteur principal est une filiale de la Caisse des dépôts, la Compagnie des Alpes, qui en pre