A 18h20, heure de Paris, le Dow Jones vient buter sur les 5.000

points avant de rechuter. Cinq fois en vingt minutes il tentera sans succès de franchir la barre symbolique. Encore dix minutes d'effort et cette fois il passe au dessus. Durant près d'une demi-heure, il paraît s'installer au-delà des 5.000 pour atteindre 5.003 points. Mais pris de vertige, il redescend à 4.983 points à 22h00 quand la cloche sonnait la fin de la séance. «Il n' y a pas de différence fondamentale entre 4.999 et 5.001 mais seulement une barre psychologique, une de celles dont l'histoire nous apprend qu'elles sont toujours difficiles à franchir. Les facteurs qui ont conduit le Dow Jones à ce niveau sont toujours en place», observe David Shulman, de Salomon Brothers.

Arthur Hogan, de Dean, Witter & Reynolds, trouvait une explication au calme du marché dans le calendrier: «La conjoncture est idéale: cette période est traditionnellement une période calme. Rien de mieux pour calmer les esprits», remarque-t-il à l'approche de Thanksgiving. Jeudi, les américains découperont la dinde, et les financiers feront la pause. Pas de débordements donc avant de festoyer.

Mais attention, le scepticisme à la française -«trop beau pour durer»- n'a pas cours outre-Atlantique. Les bulls (taureaux), les optimistes de Wall Street, tiennent fermement les manettes. Les bears, ces ours mal léchés de la finance américaine qui jouent le rôle de Cassandre, comptaient pourtant tirer parti de la discorde entre la Maison Blanche et