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Libération

Artisans du monde appelle à s'habiller propre. L'association mobilise contre les conditions de travail dans la fabrication des vêtements.

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publié le 22 novembre 1995 à 10h02

Des vêtements souillés par des «tâches sociales»? C'est le coup de

gueule lancé depuis le 18 novembre par l'association Artisans du monde, créée, en 1974, sous la houlette de l'abbé Pierre. La campagne, baptisée «Libère tes fringues!», soutenue par 22 associations et syndicats, vise à sensibiliser le grand public sur les conditions de fabrication des vêtements. Les enfants employés comme main-d'oeuvre dans le tiers monde, le travail clandestin, l'absence de liberté syndicale: voilà des tares mondiales, encouragées par la course aux bas prix, contre lesquelles les consommateurs doivent se mobiliser. Il existe une demande, affirme Artisans du monde, qui s'appuie sur une récente enquête du Credoc selon laquelle 37% des consommateurs seraient préoccupés par la qualité sociale de leurs achats... «Levi's a été mis en cause parce qu'ils faisaient travailler des forçats chinois. Depuis, l'entreprise a rectifié le tir. Aujourd'hui, c'est l'ensemble du secteur qui doit se mobiliser, alors que les marchandises circulent de plus en plus sans garde-fous», affirme Pascal Erard, coordinateur de la campagne.

Pour l'exemple, trois entreprises, Kookaï, La Redoute et C & A, ont donc été jetées en pâture. Artisans du monde appelle les clients de ces trois marques à formuler deux exigences sur cartes postales: «Avez-vous des critères sociaux de sélection de vos fournisseurs?» «Contrôlez-vous le respect de l'application de ces critères?» La campagne devant durer trois ou quatre mois, ce sont des m