Strasbourg
de notre correspondant Heureux les 1.336.000 Alsaciens et Mosellans, ils vont voir leurs cotisations d'assurance-maladie baisser. Une situation à part qui s'explique par l'histoire: l'Alsace-Lorraine, qui a connu les assurances sociales bien avant les autres départements français (la protection maladie avait été instaurée en Allemagne dès la fin du XIXe siècle, soit plus de cinquante ans avant la naissance de la Sécu en France), a conservé un «régime local» obligatoire, qui s'ajoute au régime général et le complète. Or, les affiliés au régime local paieront moins de cotisations à compter du 1er janvier prochain. Le taux de cotisation, qui était passé de 1,70% à 2,15% début 1994, sera ramené en 1996 à 1,95%. Une façon de tenir compte de l'excédent financier accumulé, qui devrait atteindre, pour la seule année 1995, 356 millions de francs (pour un peu plus de 2 milliards de cotisations encaissées).
Réunie lundi, pour examiner les conséquences du plan Juppé pour la Sécurité sociale, l'instance de gestion du régime d'assurance-maladie des départements du Haut-Rhin, Bas-Rhin et de la Moselle, n'a pas reculé devant le plaisir de ce pied de nez au gouvernement, tout en se retranchant derrière une orthodoxie de gestion. «Il ne s'agit pour le régime que d'une adaptation de ses cotisations et de ses prestations à ses moyens économiques», a expliqué Daniel Lorthiois, président du conseil d'administration, en soulignant que la baisse s'effectuera sans réduction des prestations,