Pour la deuxième année consécutive, le revenu moyen des
agriculteurs, qui avait déjà augmenté de 11,5% en 1994, est en forte hausse, à + 10,8%. Selon des comptes prévisionnels publiés hier par l'Insee, la hausse se fait sentir dans presque tous les secteurs. Le pompon de la bonne santé est décroché par la viticulture qui, avec + 33,7%, bénéficie à la fois de prix favorables et d'une croissance en volume des ventes de champagne (+ 26%). Valeur sûre de l'agriculture, les exploitants «grandes cultures», notamment les céréaliers, gagnent 11,3%. A l'exception des maraîchers, dont le revenu devrait chuter de 2,8%, le reste des agriculteurs bénéficie également de chiffres positifs: + 21% pour l'élevage hors-sol (volailles ou porcs élevés dans des hangars), + 3,1% pour les éleveurs ovins, + 8,9% pour l'élevage laitier, + 8,2% pour les fruits, etc. Malgré ces bons chiffres, 38% des agriculteurs ont encore un revenu inférieur au Smic.
Outre la bonne tenue des cours, ces bons résultats s'expliquent par la revalorisation des subventions d'exploitations prévues dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC, la moitié du budget de l'Union).
Ainsi, les primes européennes reçues par la branche agricole ont atteint plus de 50 milliards de francs (+ 6 milliards). Cette progression se concentre sur l'aide compensatrice aux producteurs de céréales, qui passe de 15 milliards en 1994 à 19,6 milliards, la prime au maintien du troupeau des vaches allaitantes (+ 4,6 milliards), la prime spéciale