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Libération

L'automobile chute malgré la juppette. Immatriculations en baisse de 16% sur les 20 premiers jours de novembre.

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publié le 29 novembre 1995 à 10h47

Le vendeur de voiture recherche le dernier client qui achètera la

dernière voiture. Ensuite, il éteindra la lumière. Certes, il ne s'agit que d'une blague de garagiste, mais elle traduit le malaise du concessionnaire qui ne sait plus comment accrocher le badaud. Au dernier décompte, sur les vingt premiers jours de novembre, les Français ont immatriculé 115.000 voitures neuves, 16% de moins qu'il y a un an. Cela donnerait 160.000 immatriculations à la fin du mois. Bien sûr, les prévisionnistes avaient promis un mauvais chiffre en retrait de 7%, avec 177.000 immatriculations. Bien sûr, les concessionnaires vont se dépêcher d'immatriculer des voitures qu'ils ont en stock pour sauver la face vis-à-vis du constructeur qui commence à calculer leurs primes de fin d'année. Mais, las! les bouts de ficelle n'y changeront pas grand-chose, les plus optimistes attendent un marché en baisse de 12%.

Pourquoi cette marche ratée? Les experts les mieux intentionnés y perdent leur latin. D'abord, ils recherchent depuis un an ce qu'ils appellent le «marché socle». Quel serait le marché s'il n'y avait eu la balladurette? Et s'il n'y avait la juppette, cette prime à la casse qui va de 5.000 à 7.000 francs selon les modèles achetés? En 1995, il aurait dû croître «naturellement» de 1,5% pour atteindre 1,83 million de voitures. Dopé en 1994 par la balladurette (1,973 million d'immatriculations), les experts assuraient que le marché automobile allait se maintenir en 1995 avec le cocktail balladurette-