New York,
de notre correspondant Le mois dernier, à New York, à l'issue de leur convention annuelle, les 78 syndicats américains regroupés au sein de l'AFL-CIO, forte de treize millions de membres, ont élu un nouveau président, John Sweeney. Après des années de déclin syndical aux États-Unis, celui-ci avait été élu contre la direction sortante sur un programme ambitieux et agressif. «Notre organisation a perdu contact avec les préoccupations des salariés américains. Nous parlons trop et n'agissons pas assez», promettait Sweeney. Son programme pour recruter de nouveaux membres: retrouver l'esprit combatif des premières heures du syndicalisme américain. Pour cela, il engageait les salariés américains à revenir à des méthodes classiques d'action qui, selon lui, «ont fait leurs preuves», à commencer par la grève.
Et sans tarder, la direction de l'AFL-CIO, au grand complet, se rendit donc à Seattle au siège de Boeing, où la quasi-totalité des 32.000 membres du syndicat des ouvriers est en grève depuis le 6 octobre. Cette grève qui est la seconde plus longue de l'histoire du constructeur aéronautique allait donc devenir un symbole. Par l'entreprise visée d'abord: Boeing, le premier exportateur américain, après d'importantes restructurations au cours des derniers années et des dizaines de milliers de licenciements connaît actuellement des profits records. Le motif de la grève, ensuite, correspond à une série de revendications qu'on devrait retrouver un peu partout à travers