Un nouveau pont», selon le mot de Felipe Gonzalez, a été jeté
vendredi au sommet européen de Madrid, entre l'UE et l'Amérique Latine. Les Quinze ont signé avec les quatre pays du Mercosur (Marché commun du sud: Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) un accord interrégional qui se veut une ébauche, à terme, d'une association de libre-échange entre ces deux blocs. Ce pas vers l'ouest clôt une présidence espagnole de l'UE marquée par des ouvertures tous azimuts vers l'extérieur: l'Agenda transatlantique avec les Etats-Unis, la conférence Euromed avec 27 pays du pourtour méditerranéen, ou l'Union douanière avec la Turquie. Mais ces ouvertures ne sont pas pour autant synonymes d'aventures économiques difficiles à calibrer. L'accord avec le Mercosur vise à renforcer la coopération économique et commerciale avec une zone stabilisée politiquement et chargée de promesses de croissance (4% prévus pour l'an prochain). Le Mercosur, qui parachèvera son union douanière en l'an 2000, est la seule tentative d'intégration réussie sur le sous-continent latino-américain. Avec plus de 700 milliards de dollars de PIB, la région se veut à la quatrième place économique mondiale. L'UE est son premier partenaire, aussi bien en matière d'échanges commerciaux que d'investissements. Malgré l'enthousiasme de l'Uruguayen Julio Maria Sanguinetti, qui assure la présidence tournante du Mercosur, le plus dur reste à faire: l'organisation d'une zone de libre-échange de 580 millions de consommateurs n'exis