«La nomination de Loïk Le Floch Prigent est justifiée par son
expérience de l'entreprise et ses qualités de négociateur», expliquait hier Bernard Pons à la sortie du Conseil des ministres. Après un mois d'un conflit social dévastateur, le ministre de l'Equipement et des Transports cherchait déjà à rassurer les salariés de la SNCF, tout juste informés de l'arrivée imminente de leur nouveau patron. Il faut dire que la maison ferroviaire carbonise ses PDG à un rythme plutôt accéléré... «Il nous fallait un homme qui puisse remettre la SNCF en ordre dans le dialogue social», a ajouté hier Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat aux Transports.
Autrement dit, le gouvernement demande aujourd'hui au transfuge de Gaz de France de rattraper les erreurs de Jean Bergougnoux sans oublier celles du gouvernement tout en calmant les difficultés et autres états d'âme d'une entreprise en pleine crise de développement. Avant même de plonger tête baissée dans les comptes désastreux de la SNCF (plus de 10 milliards de francs de déficit en 1995 et 175 milliards d'endettement), avant de se lancer dans la définition d'un nouveau projet quinquennal, Le Floch Prigent doit remettre l'entreprise au travail: obtenir l'arrêt de la grève là où certains dépôts résistent encore à la reprise générale et négocier avec les syndicats les modalités de retenue sur salaire des jours de grève. Ensuite, mais ensuite seulement, le nouveau président tentera de réamorcer le dialogue social à l'occasion de l'élaboration