Deux statuts côte à côte et un conflit au milieu. Le schéma
s'applique au centre de tri postal de Caen comme chez les traminots de Marseille. Demain, il risque de se retrouver dans bon nombre de conflits. Le contournement de statuts jugés trop gourmands en avantages et primes se fait en général de deux manières. Un, le recrutement de salariés précaires. Deux, l'embauche de jeunes avec un statut bis moins avantageux. Dans ses centres de tri, La Poste applique le premier échappatoire. La municipalité de Marseille a tenté le second.
Dans la cité phocéenne, les traminots bloquent toujours les transports en commun. Hier, au dépôt de la Capelette, la poursuite de la grève, soutenue par cinq syndicats (CGT, CFDT, FO, Ugict-CGT, CSL et le syndicat maison Sup), a été revotée à la majorité. Depuis vingt et un jours, il n'y a plus de bus, ni de métro, ni même de tramway aux abords de la Canebière. Parti, avec un peu de retard, dans le mouvement général contre le plan Juppé, la grève s'est très vite ancrée dans des revendications locales: l'augmentation des salaires et l'abrogation du «statut 2». Le «statut 2» régit le contrat de travail de tous les employés de la Régie des transports de Marseille (RTM) embauchés depuis le 2 septembre 1993. A cette date, la RTM, en pleine crise financière, invente ce deuxième statut pour faire face à ses difficultés, sans toucher aux conditions de travail des employés d'alors. Entre ceux «d'avant 1993» et ceux «d'après 1993» (au nombre de 300 pour ces de