C'est officiel, Pierre Gadonneix peut s'asseoir dans le fauteuil de
président de Gaz de France: hier, le ministre de l'Industrie lui a donné son feu vert. Le successeur de Loïk Le Floch-Prigent lui-même devenu patron de la SNCF participera donc dès le 2 janvier au conseil d'administration de l'entreprise. Et le lendemain, il recevra l'adoubement du Conseil des ministres.
Directeur général de GDF depuis 1987, Pierre Gadonneix, qui a fait ses classes dans les cabinets ministériels, se situe quelque part entre le «parachuté» (nommé directement membre de l'équipe dirigeante) et le patron «héliporté» (de ceux que l'on repère à l'intérieur de l'entreprise), si l'on se réfère à la typologie établie par Michel Bauer et Bénédicte Bertin-Mourot, chercheurs au CNRS (1). Il connaît bien la maison. C'est l'homme des négociations avec l'Algérie et la Russie, celui qui a impulsé les grandes orientations du groupe depuis neuf ans et sous trois présidents différents, qui s'est attaqué à l'endettement de GDF (passé de 30 milliards en 1987 à 13 cette année). Le «nouveau» n'aura donc pas à avaler des kilomètres de dossiers ni à faire la tournée des popotes pour connaître son monde, à l'inverse de son collègue d'EDF, Edmond Alphandéry, ancien ministre de l'Economie et des Finances, aujourd'hui de la race des «catapultés» (c'est-à-dire un parachuté nommé directement numéro un du groupe). C'est avec soulagement que les syndicats ont accueilli la promotion de leur ex-directeur. «Pour une fois, c'e