A Washington, les négociations ont repris vendredi entre Bill
Clinton et les républicains du Congrès sur l'impasse budgétaire qui, depuis le 15 décembre, a abouti à la fermeture de près de la moitié des administrations américaines et à la mise à pied de 280.000 fonctionnaires. Cette crise budgétaire en dissimule une autre aux conséquences potentiellement dévastatrices: les Etats-Unis sont-ils en mesure de faire face aux obligations de leur dette nationale? La question peut paraître saugrenue. Peut-on, en effet, imaginer que les responsables du Trésor américain, comme de vulgaires petits patrons confrontés en fin d'année à des difficultés de trésorerie inattendues, se trouvent réduits à ne pouvoir faire face à temps au paiement de leurs échéances sur leur dette colossale?
Depuis le début de l'imbroglio budgétaire, l'hypothèse a pourtant été évoquée très sérieusement. Une disposition législative qui remonte à 1917 donne au Congrès l'obligation de fixer le plafond de la dette nationale: le montant maximum du crédit que les Etats-Unis s'autorisent. Ce plafond révisé régulièrement à la hausse déficit budgétaire oblige est actuellement de 4.900 milliards de dollars. Or, depuis l'émission d'une série d'obligations du Trésor, début novembre, ce plafond était en passe d'être atteint. En théorie au moins, sauf décision de Congrès pour augmenter ce plafond.
Dès juillet, le secrétaire au Trésor, Robert Rubin, voyant venir le danger, avait mis en garde le Congrès sur les risques d'une t