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Libération

Lévy-Lang coulé dans les Ciments françaisSuspecté d'avoir couvert un bilan falsifié, le PDG de Paribas a été mis en examen.

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publié le 30 décembre 1995 à 10h50

Victime ou coupable? Le président de Paribas, André Lévy-Lang,

longtemps partie civile, donc victime supposée, dans l'affaire Ciments français (lire ci-contre), est passé juste avant la fin de l'année 1995 de l'autre côté du miroir, mis en examen par la juge Eva Joly. Version aimable: la justice ne pouvait pas l'entendre, puisqu'il était partie civile. Seul moyen de l'interroger pour confronter les points de vue, le mettre en examen. Version moins délicate: la justice est convaincue qu'André Lévy-Lang a sciemment signé des bilans comptables inexacts.

La justice, c'est Eva Joly, très au fait du monde des affaires, ayant, avant d'être juge d'instruction, travaillé dans «le privé». Pour s'en prendre à Lévy-Lang, elle a d'abord mis en examen une quinzaine de protagonistes du dossier, dont les commissaires aux comptes anglo-saxons et le président de Ciments français, Pierre Conso, par qui le scandale est arrivé. Ce dernier est aussi impliqué dans un autre dossier, celui des Ciments belges, la plus grande affaire de délit d'initié française.

Eva Joly a aussi effectué une ultime perquisition le mois dernier dans les locaux du siège social de la banque. La juge a en effet longtemps hésité à épingler le plus haut membre de la hiérarchie du groupe Paribas. Et pour cause, sa mise en examen va bloquer beaucoup d'opérations initiées par le groupe à l'international, et freiner ainsi son développement avec les conséquences classiques sur le titre en Bourse. Pour les étrangers et surtout les