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Marseille continue le combat, Caen vote la reprise du travailLes grévistes phocéens ont rompu les négociations.

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publié le 30 décembre 1995 à 10h50

A Marseille, les chauffeurs de bus et de métro s'apprêtent à passer

un deuxième réveillon dans les piquets de grève. «Nous sommes frais et rasés, nous pouvons continuer le combat, et nous sommes prêts à être le premier bastion de la lutte en 1996», prévient Charles Andreani, responsable CGT. A peine renoué, le dialogue entre les grévistes et la direction de la Régie des transports de Marseille (RTM) s'est en effet rompu aussi sec, hier, dès que les syndicats ont appris l'assignation en justice d'une trentaine d'entre eux pour entrave à la liberté du travail. La réunion, entamée à 11 heures, devait donc s'achever en eau de boudin à 15h30.

La direction fait valoir que depuis vingt-quatre jours, plusieurs dépôts sont inaccessibles (celui de la Rose par exemple), et que des «personnes cagoulées, sur les voies du métro», empêchent toute reprise du trafic par des non-grévistes. La ligne 1 du métro a néanmoins été ouverte hier dans l'après-midi, mais sous bonne garde des policiers. «Alors que nous commencions à négocier, la répression vient de s'abattre», s'indignent les représentants des cinq syndicats grévistes (CGT, FO, CFDT, CSL et SUP/indépendants).

Le médiateur, lui-même, ne cache pas sa déconvenue: «Cette assignation (en justice) n'est pas de nature à faciliter les choses», dit-il, tout en affirmant ne pas avoir été tenu au courant de la démarche. «J'ai pourtant senti la volonté de trouver la porte de sortie de la part des grévistes, et je vais reprendre immédiatement contact