A Marseille, l'année démarre comme elle avait fini: sans transports,
ou presque. Hier, le métro s'est remis, prudemment, à fonctionner. La ligne 1, sous bonne garde policière, a ouvert ses portes à 8h30, suivie, un peu plus tard, par la seconde. Les 26 autocars de substitution ont commencé à rouler. Mais, de service normal, il n'y en a toujours point au 27e jour de grève. Les «traminots» (terme qui désignait à l'origine les chauffeurs de tramway, puis, par extension, les conducteurs de bus et de métro) maintiennent le mouvement. Ils réclament toujours la suppression du «statut 2», qui régit les contrats de travail des «nouveaux» (embauchés depuis 1993), moins favorable que celui des anciens. Contre cette «discrimination», les assemblées générales du matin, post-réveillon ou pas, continuent donc de voter la grève, toutes les vingt-quatre heures.
Hier, ils étaient près de 200 grévistes à s'être donnés rendez-vous devant le tribunal de grande instance, afin de «soutenir», à grand renfort de sirènes de chantier, les 30 chauffeurs assignés par la direction de la RTM (Régie des transports de Marseille) pour entrave à la liberté du travail. Démarrée à 10 heures, l'audience s'est achevée une heure quarante-cinq minutes plus tard. «Je pense que l'on aura gain de cause», estimait, hier, l'un des salariés assignés. «Les constats d'huissier ne sont pas valables; l'identification des salariés, c'est la direction qui l'a faite!» «Au dépôt de la Capelette, nous n'avons jamais occupé que la