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Libération

Franc-mark, le change fixe

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publié le 5 janvier 1996 à 0h30

Par un extraordinaire renversement de rôles, on a vu récemment

Philippe Séguin se déclarer farouche défenseur du calendrier de Maastricht, tandis que Jacques Delors et Valéry Giscard d'Estaing franchissaient du même pas ce que l'on a longtemps cru être la ligne jaune de l'euroscepticisme: la remise en cause des critères de convergence.

Ce retournement de positions ne doit pas faire illusion. Il y a bien péril en la demeure: si la conjoncture économique pour 1996 devait être celle qui est aujourd'hui annoncée par les prévisionnistes, alors sauf miracle improbable en 1997, la France ne sera pas au rendez-vous des fameux critères.

Que compte faire le gouvernement français en la matière? Manifestement: rien. Chat échaudé craint l'eau, et les événements de décembre ont suffi à refroidir son ardeur. Il n'y aura vraisemblablement plus de relèvements d'impôts d'ici 1997, non pas parce que le gouvernement l'a dit, mais parce que le bon sens politique et économique le dictera. Et si le manque à gagner du fait de la moindre croissance devait être celui que l'on craint aujourd'hui, aucune limitation des dépenses publiques ne saurait être à la hauteur des besoins, en tout cas pas à moins d'un an de nouvelles élections législatives.

On peut dès lors faire plusieurs hypothèses. L'une est que chacun fasse comme si de rien n'était, maintenant ainsi jusqu'au bout la fiction d'un rendez-vous tenu pour la fin 1997. Constatant le moment venu qu'il manque quelques pour-cent, on essaiera alors de forc