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Libération

Eurotunnel demande des comptes aux fournisseurs. Et réclame une compensation de 7,5 milliards .

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publié le 6 janvier 1996 à 0h14

A défaut d'avoir trouvé un accord avec ses banquiers ­ en tout cas

pour le moment ­, la direction d'Eurotunnel s'en prend à ses fournisseurs. Avant Noël, le consortium européen a soumis à un comité d'experts des demandes de compensations financières à Trans Manche Link (TML), le groupement des constructeurs franco-britanniques du tunnel sous la Manche, pour un montant d'environ 1 milliard de livres sterling, soit 7,5 milliards de francs. Motif de cette réclamation: les dix entreprises de TML sont accusées d'avoir livré des équipements défaillants (des navettes véhicules légers, poids lourds et autocars), qui ne correspondraient pas au cahier des charges du système et seraient responsables des retards «considérables» dans le service. En outre, Eurotunnel estime avoir engagé trop tôt sa campagne de lancement du Shuttle, alors que le démarrage commercial comptait plus d'un an de retard en mai 1994.

D'après l'accord conclu en 1985, ce conflit doit être examiné par cinq experts, un panel censé apporter une réponse dans un délai de quatre-vingt-dix jours. Mais, selon le quotidien la Tribune, face à la difficulté du dossier soumis, les experts auraient d'ores et déjà demandé une extension de ce délai. Enfin, après la présentation des arguments de chacune des parties et si la décision finale du panel n'est pas acceptée par Eurotunnel, le dossier attendra l'arbitrage de la chambre de commerce internationale.

Pourquoi Patrick Ponsolle et Alastair Morton, les deux coprésidents français et