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Libération

Ciments français: les banquiers mouillésDeux mises en examen, une caisse noire et une entente suspectées.

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publié le 12 janvier 1996 à 0h03

L'affaire Ciments français-Ciments belges n'en finit pas

d'éclabousser le cercle fermé des patrons français et pourrait même déboucher sur un grand nettoyage dans le milieu du ciment. Cette fois-ci, selon nos informations, c'est au tour de Jean-Luc Lépine, inspecteur général des Finances, ancien secrétaire général de la Commission des opérations de Bourse de se faire happer par le cyclone. Il a été mis en examen par le juge Eva Joly pour délit d'initié au mois de novembre dernier, au titre d'ex-mandataire social de la banque Demachy & Associés dont il était administrateur directeur général.

Dans la même affaire, un membre de la galaxie Bouygues, Jean-François Fonlupt, actuel président du directoire de Ciby 2000, la filiale de production cinéma du groupe, a aussi été mis en examen, pour recel de délit d'initié au titre de sa fonction d'ex-directeur général (de 1989 à fin 1992) de la Société de Banque privée, contrôlée à 60% par une filiale du groupe Bouygues.

Ces deux mises en examen ne sont pas les premières dans ce dossier. Elles font notamment suite à celles de Claude Pierre-Brossolette, inspecteur général des Finances, ancien directeur du Trésor, ex-mandataire de la banque Demachy, et de Nicholas Clive Worms, patron du groupe Worms et Cie, et aussi mandataire de la banque Demachy, propriété de son groupe.

L'affaire remonte à 1990. Le groupe Ciments français, dirigé par Pierre Conso, a des ambitions fortes. Il se développe par croissance externe sans en avoir l'argent. Acheter