Menu
Libération

Les agriculteurs demandent des délais pour s'ouvrir à l'est. La FNSEA préconise un ajustement de l'Europe verte.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 janvier 1996 à 0h33

«Le potentiel des pays d'Europe centrale et orientale (Peco) dans

certaines productions (céréales, viande bovine, lait, volailles...) pourrait créer des déséquilibres sur les marchés européens si on n'y portait pas une attention particulière.» Dans un rapport qui sera rendu public demain, la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA) insiste sur la nécessité de «bien conforter» la Politique agricole commune (PAC) avant tout élargissement vers l'Est.

Luc Guyau, président du syndicat, a ainsi rappelé mercredi à Jacques Chirac que si l'Europe devait s'élargir, cela ne devait «pas se faire au détriment» de l'agriculture existante. Chirac lui aurait répondu qu'il était effectivement «exclu d'élargir avant qu'on ait fait évoluer les règles de fonctionnement de la communauté».

De fait, les agriculteurs français commencent à s'émouvoir des redoutables concurrents que constituent les dix postulants de l'Est (1) à l'Europe agricole. Pour l'instant, le démembrement des économies des Peco et leur retard technologique ont permis aux pays occidentaux de dégager un solde agro-alimentaire extrêmement positif (sauf avec la Hongrie), passant de - 5,5 milliards de francs en 1989 à + 2,8 milliards l'an dernier. Mais les Peco disposent de plus de terres arables par habitant que l'Union et la main-d'oeuvre y est abondante, qualifiée et bon marché. Leurs livraisons de céréales devraient par exemple retrouver en 2005 leur niveau de 1989 (environ 90 millions de tonnes). «Même si le potentiel