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Libération
Reportage

Le patron de pub offre un syndicaliste à ses salariés. Un PDG cherchait un négociateur. Il l'a trouvé à la CFDT.

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publié le 16 janvier 1996 à 23h53

Dijon, envoyée spéciale

Paris, Conseil économique et social, un soir d'octobre 1995. Dans l'hémicycle de l'institution, où se retrouve la société française, du patron aux syndicalistes en passant par les universitaires ou les médecins, un jeune PDG expose son problème: «J'avais besoin d'un accord d'entreprise. Je suis donc allé voir mes salariés pour leur demander si l'un d'entre eux désirait se syndiquer. Ils m'ont répondu non.» La salle pouffe de rire. Les syndicalistes, eux, font une drôle de tête: un patron qui réclame leur présence? Un hurluberlu, sans doute.

Dijon, Parc technologique. Il règne une atmosphère laborieuse dans la société de publicité Synergence, posée comme une boîte à chaussures en haut d'un monticule, face aux bureaux de FR3. Didier Livio, 37 ans, PDG de l'entreprise et président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), vaque à ses occupations. Satisfait. Ses salariés ne voulaient pas se syndiquer... il est allé chercher il y a juste un an un délégué extérieur à l'entreprise qui vient régulièrement négocier pour les 25 salariés. Aujourd'hui, le précurseur se réjouit de l'accord national CNPF-syndicats du 31 octobre qui ouvre les portes, pour les sociétés de moins de 50 salariés, à ce type d'expérimentation.

Didier Livio, qui rêve de mettre en pratique sa philosophie des relations sociales, souffrait d'un manque d'interlocuteurs. Synergence, c'est son laboratoire. Ici, plus personne n'a de bureau fixe. Tous les trois ou quatre mois, les salariés traînent leu