Menu
Libération

Lagardère veut laver l'affront en justiceVainqueur du procès sur la fusion Matra-Hachette, il poursuit ses détracteurs.

Article réservé aux abonnés
publié le 17 janvier 1996 à 23h52

«Nous sommes stupéfaits des allégations à caractère

politico-romanesque que l'on retrouve dans des articles de presse», communiquait le groupe Lagardère le 24 février 1995. A lire le communiqué de victoire diffusé hier par le même groupe, on peut se demander si Jean-Luc Lagardère n'a pas pris goût au politico-romanesque... Après avoir raconté tout et son contraire pendant des mois sur l'affaire qui l'opposait à cinq de ses petits actionnaires, Matra-Hachette ne s'est pas satisfait hier du jugement ­ favorable pour lui ­ rendu par la cour d'appel de Paris. Quelques heures après le rejet officiel de l'action intentée en justice par ces minoritaires contre les conditions de la fusion de Matra et d'Hachette, Lagardère enfourchait son destrier pour tenter de laver son honneur perdu dans les rizières taïwannaises. Et faisait savoir ce qui suit: «Le groupe ayant acquis la conviction et réuni des preuves de l'implication d'importantes personnalités dans cette volonté de déstabilisation à un moment critique pour les industries françaises de défense, une plainte a été déposée aujourd'hui entre les mains du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris.» Après avoir, en privé, montré du doigt la CIA, puis Thomson-CSF parmi les «déstabilisateurs» potentiels de son groupe, Jean-Luc Lagardère porte aujourd'hui plainte contre X, jetant ainsi de l'huile sur un feu qui aurait fort bien pu s'éteindre doucement hier soir.

Rappel des faits. En novembre 1992, Matra signe