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Libération

La Générale des eaux au fond du trou de l'immobilier. Le groupe de Dejouany affiche des pertes colossales.

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publié le 19 janvier 1996 à 23h46

La Générale des eaux affichera une perte comprise entre 3 et 3,5

milliards de francs en 1995. Ce qui était de l'ordre de la rumeur en octobre, une perspective catastrophique à laquelle la direction du groupe ne voulait pas croire, s'est révélé hier comme une certitude: pour la première fois de son histoire, la compagnie aux 165 milliards de francs de chiffre d'affaires sera déficitaire, payant ainsi des engagements immobiliers désastreux et des erreurs d'investissement dans le secteur du BTP. Conséquence immédiate: un coup de ménage dans l'organigramme. La filiale construction CBC, ex-Campenon-Bernard, qui a perdu 500 millions de francs, sera absorbée. La direction de la Générale des eaux a annoncé hier en fin de journée qu'elle s'apprêtait à lancer une OPA sur CBC dont elle détient déjà 64% du capital. «Afin de prendre sans délai les mesures permettant le redressement de l'entreprise», la compagnie procédera à une OPA simplifiée, proposée au prix de 105 francs par action.

Hier matin, lors d'une assemblée générale extraordinaire convoquée pour approuver l'apport de la société George-V (filiale de LVMH) au pôle immobilier de la Générale, Guy Dejouany et Jean-Marie Messier, respectivement président et directeur général de la CGE, n'ont pu échapper aux questions peu amènes des petits actionnaires venus s'inquiéter de l'état de santé du groupe et de sa stratégie immobilière. «Monsieur le président, comment expliquez-vous que le développement de votre entreprise se traduise par de