Quelque 600 cocaleras (femmes de producteurs de feuilles de coca)
sont arrivées hier dans la capitale bolivienne, à l'issue d'une marche de 500 kilomètres entre la ville de Cochabamba (sud du pays) et La Paz. Elles comptent ainsi protester contre la destruction de leurs cultures effectuée par les autorités locales dans le cadre de la lutte antidrogue menée conjointement avec les Etats-Unis.
«La coca, ce n'est pas la cocaïne», ont scandé les manifestantes, la plupart originaires du Chapare, principale région productrice de feuilles de coca, sous les applaudissements de la foule. En juin 1995, l'armée bolivienne a détruit 1.750 hectares d'arbres à coca. En décembre, elle renouvelait l'opération en détruisant cette fois 3.600 hectares à grands renforts d'herbicides qui empêchent, du même coup, toute culture alternative à la oja de coca.
Près de 35.000 hectares de coca sont cultivés sur l'ensemble du territoire bolivien. Environ 200.000 paysans en tirent 120.000 tonnes de feuilles chaque année (une tonne de feuilles donne 10 kilos de pâte base de cocaïne). Cette production est ensuite revendue aux trafiquants boliviens et colombiens.
En vertu des accords signés par la Bolivie, les Etats-Unis devraient lui verser 25 millions de dollars (125 millions de francs) pour stimuler des cultures de substitution. Cette somme est actuellement bloquée par le Congrès américain. A titre de comparaison, les narcotrafiquants injectent chaque année 700 millions de dollars dans les rouages de l'écono