Maybelline. Pour le rocker moyen, c'est un tube de Chuck Berry. Mais
attention à l'orthographe: «Oh, Mabellene, why can't you be true...» Pour les coquettes américaines, Maybelline évoque le nom du troisième cosméticien local: basée à Memphis (Tennessee), la société commercialise à grande échelle des produits de maquillage bon marché (Great Lash, Expert Eyes, les savons Yardley...). Et, pour L'Oréal, c'est l'histoire d'une conquête qui s'annonçait bien tranquille et qui vire brutalement à la bagarre boursière.
Après deux surenchères, le groupe contrôlé par Liliane Bettancourt et Nestlé semble pourtant en passe d'emporter l'affaire, pour la somme de 3,8 milliards de francs. Cela fait tout de même 500 millions de francs de plus que son offre initiale. En proposant 44 dollars par titre Maybelline, L'Oréal distance l'autre prétendant: le groupe allemand Benckiser, propriétaire de Lancaster et de... la lessive Saint-Marc.
L'Oréal semble tenir sa victoire depuis que le conseil d'administration de Maybelline a décidé, hier, de recommander à ses actionnaires la dernière offre du groupe français qui court jusqu'au 2 février prochain. De son côté, Benckiser assure ne pas vouloir aller au-delà des 44 dollars. Bref, sauf coup de théâtre et si la Commission antitrust américaine ne trouve rien à y redire, L'Oréal devrait s'installer à la deuxième place du classement des fabricants de cosmétiques américains, entre Procter et Gamble (Cover Girl, Max Factor...) et Revlon, avec une part de marc