Les professionnels du logement désespèrent des belles années de la
construction, temps béni où les entreprises du secteur croulaient sous les commandes publiques et privées. Depuis 1993, rien ne va plus, et la tendance ne s'améliore pas. Avec 285.900 mises en chantier en 1995, la construction de logements neufs en France a baissé encore plus nettement que ne l'avaient prévu les professionnels (5,4%), et ces derniers restent très sceptiques sur une possible amélioration en 1996. Après une année noire en 1993 (256.800), les mises en chantier avaient repassé la barre des 300.000 en 1994 (302.200), grâce au plan de relance de l'ancien ministre du Logement Hervé de Charette, et particulièrement en raison d'un fort appui budgétaire à la construction de logements HLM. Cette fameuse barre des 300.000 correspond, selon les spécialistes du secteur, au taux miminum de renouvellement du parc de logements en France. L'an dernier, les courbes sont reparties à la baisse, une rechute prévisible compte tenu de la baisse des crédits décidée par le gouvernement Balladur dans la loi de finances 1995. Le dernier trimestre de l'année, qui est traditionnellement celui du «rattrapage», tant en matière d'ouvertures de chantiers que de collectes statististiques, a été bien mauvais: les mises en chantier n'ont atteint que 68.400 logements, soit un rythme annuel de 205.000, et un recul de 15,5% par rapport à la même période de 1994. Pour les permis de construire, la baisse a même atteint 20% par rappor